Bonjour, c’est Julien.
Depuis la publication de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique*, nous recevons beaucoup de demandes pour des formations sur le climat. On parle donc de climat et aussi d’écologie. Est-ce la même chose ?
L’écologie est un terme à deux dimensions. Spontanément, on peut penser à l’écologie politique avec l’émergence, au cours de la seconde moitié du XXe siècle, de partis écologistes un peu partout dans le monde.
Et il y a aussi et surtout l’écologie scientifique qui étudie la relation entre les êtres vivants et leur environnement (ou milieu de vie). Parmi les êtres vivants, l’être humain joue un rôle particulier car ses activités ont un impact majeur sur notre planète.
Depuis le XIXe siècle, par exemple, l’homme a considérablement accru la quantité de gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère (notamment avec les combustibles fossiles). Résultat : nous voici face à un réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine, comme le rappelle le sixième rapport du GIEC.
Et la question écologique ne s’arrête pas au dérèglement du climat : pollution de l’air, dégradation de la qualité de l’eau, accumulation de déchets plastiques ou encore érosion des sols, recul de la biodiversité, contamination des sous-sols, la liste est longue des atteintes à l’environnement.
Tout l’enjeu aujourd’hui dans les rédactions est donc de parvenir à intégrer une “culture écologique”, de la même manière qu’une “culture numérique” a vu le jour avec le web. Comme l’explique le philosophe Pierre Charbonnier (proche du penseur Bruno Latour, décédé ce week-end), il est essentiel de “constituer une culture commune en ces temps de crise politique et climatique.” Ce qui implique de prendre en compte, en permanence, l’empreinte des activités humaines sur notre environnement.
Et le philosophe de poursuivre : « les gens que l’on promeut socialement aujourd’hui ne sont pas ceux qui s’intéressent à l’écologie, ce sont en fait des innovateurs, des cost killers, des « premiers de cordée”.
Revoir les hiérarchies éditoriales, consolider les connaissances scientifiques, innover éditorialement pour recréer un lien avec des audiences parfois lassées, défiantes, voire démobilisées, comme l’expliquait en 2022 le Digital News Report du Reuters Institute : la transformation à venir est à la fois nécessaire et ambitieuse.
Pour nous, cette métamorphose passe par 3 leviers :
- former les journalistes aux enjeux scientifiques et à la compréhension des mécanismes du dérèglement climatique,
- prendre en compte l’effet de sidération inévitable devant l’ampleur de la tâche à accomplir (et l’éco-anxiété), et c’est tout le sens des différentes formations “climat” que nous avons développées.
- reprendre la main pour être créatif et renouveler la manière de s’adresser aux audiences pour mieux revitaliser le débat public
Si cela vous inspire des idées, si vous avez des besoins, écrivez-nous, toute l’équipe vous lira, et nous répondons toujours : [email protected]
Bonne semaine !
Julien Le Bot
Responsable innovation de Samsa.fr et Samsa Africa
*Découvrir la charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique