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Directrice générale de Mediapart depuis la création du « journal » d’information en ligne, Marie-Hélène Smiéjan est l’invitée du 7e épisode du podcast « Les médias se mettent à table ». Elle lève le voile sur les secrets de la réussite du média en ligne qui affiche des niveaux de rentabilité inconnus dans le secteur.

C’est une vraie rencontre et une vraie découverte. Rencontre avec celle dont Edwy Plenel assure qu’elle est au cœur du succès de Mediapart. Elle préfère dire : “Je m’occupe de tout, sauf de l’éditorial”. La discrète Marie-Hélène Smiéjan laisse les journalistes prendre la lumière pendant qu’elle œuvre en coulisses, familiarisant l’équipe éditoriale avec les secrets et les enjeux de l’ARPU (Average Revenu Per User), le revenu annuel moyen généré par les clients de Mediapart.

Avec elle, nous revenons sur cette année 2020, terrible en raison du coronavirus, mais exceptionnelle en terme de résultats pour l’entreprise Mediapart avec une croissance du chiffre d’affaire de 22%, un nombre d’abonnés payants qui approche les 220 000, et un résultat net de 4 millions d’euros après impôt et participation versée aux salarié·e·s (en hausse de 46%).
Au total quelque 90 000 personnes ont payé pour découvrir Mediapart en 2020. Toutes ne sont pas restées abonnées, et c’est l’un des nejeux pour Marie-Hélène Smiéjan: augmenter le taux de rétention. FInalement, ce sont 45 000 abonnés stables de plus que l’entreprise a gagnés.

Gros plan également sur le parcours de cette femme d’entreprise que rien ne destinait vraiment à travailler dans le scteur des médias après une carrière dans l’informatique et avec une passion pour la Chine où elle a vécu plusieurs années.
Interrogée par Julien Le Bot et Philippe Couve de Samsa.fr, Jean-Baptiste Diebold de Ginkio et Elise Colette, spécialiste de la transformation numérique des médias, Marie-Hélène Smiéjan nous dévoile les ingrédients et la recette du succès de Mediapart derrière les affaires révélées par le média.

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Cet épisode a été enregistré le 5 mai 2021 à distance et réalisé par Sylvain Pinot.

Citations de Marie-Hélène Smiéjan

« J’ai rejoint les trois cofondateurs de Mediapart qui ne connaissaient rien à la gestion. Et moi, je ne connaissais rien à la presse. J’ai supposé qu’il suffisait de faire un bon journal pour qu’ils trouvent des lecteurs. Et on a bêtement construit un premier business plan où il y avait 23 journalistes et 3 non journalistes, même pas un technicien. »

« A chaque fois que vous allez arriver à avoir un intérêt d’un lecteur, le but, c’est d’essayer de le transformer en abonné. »

« Sur les 120 collaborateurs de Mediapart, il y a moitié de journalistes. Ensuite, 25%, c’est l’équipe technique. Environ 15%, c’est l’équipe marketing et réseaux sociaux et 10%, le service relation abonnés et, les équipes ressources humaines, gestion, comptabilité, finance. »

« Toutes les décisions qui ont été prises à Médiapart ont été des décisions prises sur des projets éditoriaux, mais avec en permanence l’ensemble des services opérationnels autour de ces projets éditoriaux pour les transformer en intérêt pour l’abonnement. »

« On a définit notre tarif d’abonnement en partant des contraintes. C’est à dire qu’on s’est dit il faut 23 journalistes. C’est une masse salariale importante. On considère pourrai atteindre 50 000 abonnés au mieux. Et donc, on est arrivé au tarif de 9 euros. C’était en fait juste assez pour nous permettre d’atteindre le point d’équilibre au bout de trois ans. »

« On a découvert qu’il fallait recruter trois abonnés pour en garder un. Donc, un taux de perte très élevé par rapport à la presse écrite. »

« Comme tout manager, j’ai beaucoup de défauts. On a les défauts de ses qualités et les qualités et ses défauts. Je suis rigoureuse dans la gestion et je suis exigeante. Et comme j’ai une grossse capacité de travail, c’est vrai que les collaborateurspeuvent avoir le sentiment que j’en demande toujours trop. »

« C’est Edwy Plenel qui a installé à Mediapart la culture du consensus et la culture d’un processus de décision collective que je n’avais pas dans mes expériences précédentes. « 

 « A Médiapart, depuis la création, on a une clôture des compte mensuelle. Ça n’a l’air de rien, mais on sait en permanence où on en est. Et ça nous permet, puisqu’on a des processus de décision assez rapide, de prendre des décisions sur des choix éditoriaux, économiques, financiers. »

« Les médias se mettent à table » est un podcast coproduit par Samsa.fr et Ginkio en partenariat avec la Résidence Créatis.

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