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L’heure du retour a sonné après 10 jours passés au Vietnam. Formation achevée, stagiaires apparemment satisfaits (à moins que la politesse de rigueur ne m’ait abusé), et constat sans appel: ici, comme ailleurs on se heurte aux mêmes difficultés lorsque l’on est un média traditionnel qui doit se déployer sur le web.

La Voix du Vietnam est la radio nationale, tout ce qu’il y a de plus officielle dans un pays où l’ouverture politique est loin d’atteindre encore le niveau de l’ouverture économique (ceci est une litote). Dans ce pays aussi, le gouvernement demande très officiellement à tout le monde de mettre le paquet sur les nouvelles technologies présentées comme un facteur-clé « du développement économique et social » du pays. Pour mémoire la croissance économique est de l’ordre de 10% par an.

Ici pourtant (comme cela arrive ailleurs) les équipes de la radio et du web se tournent consciencieusement le dos. Le site web se développe sur ses propres forces éditoriales et techniques sans toujours se souvenir qu’il est avant tout le site d’une radio. D’ailleurs les programmes de la radio sont à peine présentés (on trouve le flux audio en direct et une page de programmes pour chacune des 4 chaînes diffusées).

Pour le reste, on trouve une équipe web contrainte de travailler sur un CMS (content management system) qui ne correspond pas à ses besoins et que le prestataire qui l’a installé s’avère incapable de faire évoluer. Quant aux équipes techniques internes, elles n’ont pas été formées pour intervenir sur le code du CMS. Elles sont donc incapables également de le faire évoluer pour répondre aux besoins de la rédaction.

A la tête des équipes web, on rencontre des responsables asphyxiés par la gestion quotidienne et dans l’incapacité de prendre du recul par rapport aux (r)évolutions nécessaires. Des responsables qui se sentent un peu noyés par les potentialités théoriques du web et qui ne parviennent pas à dessiner des priorités pour leurs équipes.

Au final, on trouve donc une motivation énorme de la part d’une équipe web qui s’épuise progressivement en perdant peu à peu de vue la finalité de sa mission: jamais les cibles du site internet n’ont été définies et de surcroît, le site n’est pas doté d’un outil de mesure détaillées de sa fréquentation. Finalement, n’est-ce pas une situation que l’on pourrait imaginer rencontrer également sous d’autres latitudes?

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