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Et si le climat était une opportunité historique pour la presse locale ?

L'édito de Philippe Couve

L'édito de Philippe Couve

L'édito de Philippe Couve

Bonjour, c’est Philippe.

Vous, je ne sais pas, mais moi j’en viens à me demander si finalement le dérèglement climatique et l’urgence écologique ne sont pas en train d’offrir à la presse locale une chance unique d’être au centre des conversations et de la démocratie sur leur territoire.

Je m’explique. On le voit dans les formations que nous dispensons sur le traitement des questions liées au climat, à la biodiversité et à l’urgence écologique. Ces sujets viennent bousculer tous les acteurs d’un territoire: les urbains, les ruraux, les industries, l’agriculture ou la pêche, les projets en tout genre, de l’immobilier aux transports en passant par l’énergie.

C’est ce qu’on appelle la dimension « systémique » des défis environnementaux. Et bien entendu, tout le monde n’a pas les mêmes intérêts. A court terme en tout cas. Car à long terme, j’imagine que tout le monde est d’accord sur la nécessité de garder une planète vivable pour nous et pour les générations futures.

Si on se concentre sur le court et le moyen terme, tout le monde va devoir bouger, changer ses pratiques pour réduire l’empreinte carbone des activités humaines et arrêter l’effondrement de la biodiversité. Ça va susciter des débats. En fait, ils sont déjà là, mais ce n’est que le début. Quelques exemples: faut-il interdire le remplissage des piscines ou l’irrigation quand la sécheresse est là ? Faut-il limiter les transports en voiture et comment ? Faut-il interdire les pesticides ? Et les éoliennes ? Et on pourrait continuer.

Et la presse locale doit être l’un des endroits principaux où ces débats ont lieu. L’un des lieux où se discutent les nouveaux équilibres entre toutes les parties prenantes du territoire. Ces débats méritent mieux que la caricature qui en est parfois donnée. Les journalistes doivent être en mesure de les cadrer en rappelant les faits scientifiquement établis et aussi les zones d’incertitude sur lesquelles les scientifiques travaillent encore.

Ils doivent aussi éclairer les conséquences des choix que proposent les politiques, les entreprises ou les associations. Il n’y a pas qu’un seul chemin vers la préservation d’une planète vivable pour tous. C’est probablement le plus gros défi à relever pour notre génération de parvenir à trouver la voie démocratique qui nous permettra d’y arriver.

La presse locale ne doit pas rater cette chance historique.

Bonne semaine

Philippe Couve

Directeur de Samsa.fr et Samsa Africa 

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