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Développeur éditorial: un nouveau métier qui attend une nouvelle organisation

Le Hackathon du News Summit à Paris en juin 2013 (source: GEN)

Dans un contexte économique de plus en plus difficile (surtout dans la presse écrite), l’enjeu de l’innovation n’a jamais été aussi critique. Antoine Laurent vient de faire un tour du monde des rédactions innovantes: retour sur les enseignements qu’il en tire sur le blog de Nicolas Becquet.

Organisateur des Hackdays pour Global Editors Network, Antoine Laurent met en avant dans une interview accordée à Nicolas Becquet sur Mediatype.be, le rôle-clef d’un profil encore assez largement absent des rédactions:

Ce n’est ni un journaliste, ni un développeur. Il faut quelqu’un qui ait un intérêt à la fois pour l’information et les outils. C’est par exemple une personne qui à partir d’un set de données est capable d’avoir une idée de son traitement technique et journalistique.

Ce profil que j’appelle de mes voeux depuis 2007, il a commencé à voir le jour sous diverses appellations mais il doit encore être généralisé. Situé au point de contact exact entre le développement et la production de contenus, il est capable de parler avec les uns (développeurs) et avec les autres (journalistes), d’utiliser le jargon et les outils des uns et des autres pour faire surgir de nouvelles propositions de valeur.

Antoine Laurent a silloné les rédactions du monde entier à la faveur des Hackdays organisés comme des petits marathon de l’innovation au sein des rédactions. Il en a tiré 10 enseignements (en anglais) et il a pu faire un constat clair des manques actuels quand on parle d’innovation:

Il y a une réelle méconnaissance de la gestion de projets web et de ses différentes étapes: brainstorming, prototype, mockup, design, développement… Je le répète, il ne s’agit pas d’un manque de compétences techniques, mais d’un défaut d’organisation. Avoir sous la main un bon chef de projet est déjà un bon début.

Conclusion provisoire: les rédactions commencent à se doter de nouveaux profils qui correspondent à celui de « développeur éditorial », en revanche, ils ou elles agissent souvent sans réelle possibilité de peser sur l’organisation. C’est la prochaine étape: celle des renoncements. En effet dans des équipes éditoriales dont la taille a tendance à diminuer, il faut renoncer à certaines activités pour en développer d’autres et préparer l’avenir. Impossible de réorganiser à effectif constant (ou diminuant) et en conservant les mêmes productions. Plus le temps passe et plus ces choix deviennent urgents.

 

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