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USA Today (suite): et si le 2.0 n’intéressait pas (encore) grand monde

Face à ce qui apparaît comme un tournant trop vite et mal négocié, la nouvelle version de USA Today pose la question de l’intérêt véritable de ce qu’il est convenu d’appeller le « grand public » pour les dispositifs de réseaux sociaux (déjà évoquée ici).

Information week revient sur les déboires de USA Today et fait état d’une étude intitulée « Modern communities » (apparemment non disponible en ligne) conduite récemment par le cabinet Gfk auprès de 1004 personnes aux Etats-Unis.

Il en ressort que le phénomène des communautés en ligne gagne du terrain mais est encore loin d’être un sujet d’intérêt pour une majorité des internautes. Différentes « communautés » sont envisagées et ont été classées en fonction du nombre d’internautes se déclarant en relation avec ces communautés.

Par ailleurs, seules 16% des personnes interrogées déclarent vouloir partager du « contenu » avec des personnes ayant les mêmes centres d’intérêt.

Il faut noter aussi que 61% des personnes interrogées déclarent ne pas être intéressées par les communautés en ligne et 18% disent qu’elles n’ont pas de temps à y consacrer.

Quels enseignements?

Dans une économie de l’attention (Attention economy), les médias doivent continuer à mettre en avant leur rôle de sélection et de hiérarchie de l’information. C’est l’une des fonctions basiques qu’attend une large partie du public.

Les fonctions « communautaires » (social networking) ne sont pas attendues par tous à l’heure actuelle et, si elles doivent être présentes sous des formes à définir, elles ne doivent pas se substituer à la fonction traditionnelle.

USA Today n’a pas su préserver le sentiment pour chacun que le site était conçu pour lui. Il a généré une impression d’exclusion vis-à-vis de nombre de ses habitués. Sur un site de média, chacun doit pouvoir s’y retrouver (à tous les sens du terme).
La création de communautés n’a de sens que si ces communautés fédèrent autour d’un objectif ou centre d’intérêt commun (c’est l’un des points du brainstorming NPR [voir ce billet] sur lequel je reviendrai bientôt, promis)

Voir également:

Le ratage USA Today sur Numabilis

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