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Radio numérique: les radios françaises commenceraient-elles à bouger?

Et si les radios françaises commençaient à tirer les leçons des mutations en cours… C’est en tout cas ce que laisse supposer la décision de RTL de lancer une radio en partenanriat avec l’Equipe. L’info, annoncée lors de la conférence de rentrée de RTL, pourraient en préfigurer d’autres.
Naissance prévue le 8 octobre

De quoi s’agit-il? RTL et l’Equipe s’associent pour créer une radio (spécialisée sport, mais vous l’avez deviné, et axée sur l’info en général). Elle verra le jour sur internet le 8 octobre prochain à 8h00 sur rtl.fr, sur lequipe.fr et sur rtl-lequipe.fr. Une webradio, vous avez bien lu. Pour ses promoteurs, le web n’est qu’une première étape en vue de l’attribution d’une fréquence numérique. C’est prévu dans un an si tout va bien. Mais la radio numérique a connu tellement de contretemps ces dernières années… notamment parce que les grands acteurs du secteur n’étaient pas prêts et n’arrivaient pas à s’accorder sur un standard de diffusion.

Dans la même perspective, RTL lance « RTL autrement » qui rediffusera les programmes de RTL à d’autres horaires. Toute ressemblance avec les chaînes décalées de Canal + sur le cable et le satellite serait purement fortuite.

En attendant la diffusion numérique hertzienne

Avec l’avènement de la diffusion numérique, le monde de la radio s’apprête en effet à vivre un changement d’époque semblable à celui qu’a connu la télé il y a quelques années. Et RTL prend les devant en posant les bases de la constitution de véritables bouquets de programmes.

Reste que la chambardement s’annonce encore plus redoutable que celui qu’a connu la télé parce que le web vient se méler de la partie.

Radio flemme

Pour comprendre, je vais vous raconter une expérience récente. En panne de poste radio, je me décide à écouter la radio sur la télé via la Freebox. Direction le canal 99 à la recherche de FIP. Et là, dans l’offre de radio, un nom accroche mon regard: radio flemme. J’écoute, et je trouve la programmation plutôt bonne, les jingles plutôt rigolos (leur slogan: ne faites rien, mais faites le bien). Bilan: ce soir-là, FIP a perdu (temporairement) un auditeur au profit d’une webradio concoctée par une poignée d’hurluluberlus installés dans les anciens entrepots frigorifiques du XIIIe arrondissement.

Conclusion: les radios généralistes et les autres vont voir leur audience être mitée progressivement par l’apparition de programmes plus pointus ou plus créatifs qui vont devenir de plus en plus facilement accessibles (via les postes-radio wifi qui devraient se diffuser progressivement, via les bouquets proposés par les FAI, sur le câble, le satellite et prochainement via la diffusion numérique qui devrait démultiplier l’offre hertzienne)
Faire de la radio dans sa cuisine ou son garage

La concurrence, pour les radios actuelles, sera multiforme. Elle viendra de nouveaux acteurs ayant des ambitions commerciales dans le domaine, mais aussi de passionnés qui fabriqueront leur radio dans leur cuisine (ou leur garage) et dont certains, là comme dans d’autres domaines, seront talentueux. Rien ou presque ne vous empèchera de vous lancer dans l’aventure. Plus de barrière règlementaire (sur le web en tout cas), plus de barrière financière (quelques centaines d’euros suffiront pour commencer) et plus de barrière technique (tous les outils nécessaires sont déjà disponibles et pas très compliqués à manipuler).

Il ne reste plus aux radios traditionnelles qu’à prendre rapidement des positions dans cette perspective pour tenter de se garantir des parts de marché. Celles qui réagiront trop tard risquent fort ne plus trouver de place à table lorsqu’elles s’inviteront au banquet.

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