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Fondateur du groupe SO PRESS qui multiplie les lancements de magazines comme Society, So Foot, So Film ou So Good, Franck Annese se présente comme un chef de bande qui pratique “l’artisanat” de la presse. Dans cet épisode du podcast “Les médias se mettent à table”, il lève un coin du voile sur le gros lancement prévu en 2022: un média 100% numérique. Il en dit plus aussi sur le fonctionnement de ce groupe atypique qui comporte également des activités digitales, de la production audiovisuelle pour la pub ou le cinéma et un label de musique.

Ils ne sont que deux, ces dernières années en France, à être perçus comme des sorciers de la presse écrite capables de lancer des magazines qui trouvent leur public et de réaliser des coups marquants: Eric Fottorino (61 ans), le créateur du 1 et Franck Annese (45 ans), le fondateur du groupe SO PRESS. C’est lui que nous recevons dans le podcast “Les médias se mettent à table”.

Pour la première fois de son histoire, SO PRESS s’apprête à lancer un nouveau titre 100% numérique. Ce sera un média consacré à “la culture grand public traitée à notre façon”, détaille Franck Annese. Ce média parlera “de télé, de séries, et de tout ce qui touche le très grand public”. Le nom de ce média n’est pas encore dévoilé “mais il y a “So” dedans”. Et ce sera le lancement majeur effectué par le groupe en 2022.

Dans cet épisode, Franck Annese lève aussi le voile sur les enjeux auxquels est confronté son groupe de presse : questions politiques à l’approche de l’élection présidentielle; questions climatiques; questions de modèle économique dans un secteur où il estime que la marge nette est inférieure à 2% avec une hausse des tarifs du papier qui peut dépasser 60%; questions d’innovation et aussi de management des équipes dans un groupe qui veut se donner des allures de bande plus que d’entreprise traditionnelle.

Franck Annese est interrogé par Philippe Couve et Marianne Rigaux de Samsa.fr, Elise Colette et Jean-Baptiste Diebold de Ginkio Topics.

Cet épisode a été enregistré le 20 janvier 2022 à distance et réalisé par Sylvain Pinot. Le nouvel habillage musical est signé Maxime Faget.

Le podcast Les médias se mettent à table est co-produit par Samsa.fr et Ginkio Topics avec Creatis.

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Citations de Franck Annese 

« En tête de nos valeurs, je place évidemment l’humanisme. Est ce que c’est une valeur de droite ou de gauche? Je laisse vos auditeurs se faire une opinion. »

« En 2021, notre chiffre d’affaires s’établit entre 20 et 22 millions d’euros pour une équipe de 130 personnes en équivalent temps plein. Mais avec les pigistes et des intermittent on doit faire entre 400 et 500 fiches de paye par mois. »

« Au début du Covid, il y a eu 24 heures un peu compliquées où tout s’est écroulé d’un coup. Le 9 mars 2020, je m’en souviens très bien. On a compris que ça allait vraiment être compliqué. Ce jour-là, 5 millions d’euros de chiffre d’affaires ont été annulés. »

« Le rebond post-Covid a été très bénéfique et on a fait plutôt une très bonne année. 2021. »

« On est très marqué papier parce que l’éclairage est souvent mis sur cet aspect-là. La vérité, c’est qu’on a des médias numériques qui comptent. On a deux sites Internet qui sont assez populaires: Sofoot.com et TrashTalk sur le basket. On gère les réseaux sociaux de Spotify. On travaille sur la chaîne YouTube de Netflix. On fait tout un média uniquement digital pour Ubisoft. Donc on a plein d’assets digitaux. »

« Pendant le confinement, on a commencé à faire des live de Koh-Lanta à notre façon. Et on s’est aperçu que ça plaisait beaucoup et donc on a commencé à le décliner. On l’a fait après avec d’autres émissions ou séries. Et on s’est aperçu qu’il y avait une audience incroyable, c’est à dire qu’on faisait plus d’audience sur ces choses-là que sur les finales de Coupe du monde. C’était assez fou. »

« Courant 2022, on va lancer un média spécifique sur la culture grand public traitée à notre façon. Il traitera de télé, de séries, et de tout ce qui touche le très grand public. Je ne vais pas vous donner le nom tout de suite… mais il y a “So” dedans. Et ce sera 100% digital. »

« Dans le cadre de notre activité de producteur de films publicitaires notamment, on essaie d’être le plus vertueux possible. Toutes les fabrications de décors sont recyclées. On a un atelier pour ça qui fait 400 mètres carrés dans le 18ème arrondissement à Paris. »

« Au début, SoFoot, c’était que des mecs parce qu’on faisait un magazine de foot. Passez-moi l’expression, chez nous, on disait “entre couilles”, ce qui est quand même assez limite. Je pense que pour une fille, ça devait être un peu bizarre d’arriver dans une boite où quand il y avait 40 salariés, il y avait 38 mecs. »

« En termes de parité, maintenant, c’est vachement plus équilibré. Je ne dirais pas qu’on est 50/50, d’ailleurs, je m’amuse pas à compter. Mais en tout cas, quand on rentre dans nos bureaux, on n’a plus l’impression de se retrouver dans un vestiaire de foot. »

« Le recrutement se fait à 99,9% par le passage en stage. Tu commences stagiaire et puis après tu deviens pigiste, et puis pigiste permanent, et puis CDI. Et puis après rédactrice ou rédacteur en chef. »

« On a un fonctionnement qui est un peu une entreprise à la papa. On a démarré avec 450 euros, donc aucun investissement de départ et puis quasiment aucun investissement en cours. On a levé très peu d’argent. »

« Derrière le podcast “Habitudes”, il n’y a pas de business model. Ça nous coûte plus d’argent que ça nous en rapporte. Mais, mais je trouve ça très bien, ça marche hyper bien. »

« Avec l’enquête Xavier Dupont de Ligonnès, la plupart des gens qui nous ont découvert sont des gens qui n’avaient pas lu de magazines depuis très longtemps, et peut-être même un peu oublié l’existence du média magazine papier. »

« Avec la hausse des prix du papier, on essaie de trouver des solutions pour pas prendre 60% d’augmentation parce que c’est entre 60% et 70% pour les papiers qui nous concernent. C’est colossal. Donc, il y a peut être des prix de vente qui vont devoir un peu augmenter. Ce n’est pas de gaieté de coeur, mais on a des taux de marge qui sont très faibles sur la presse. »

« La lecture en pdf, c’est quasiment un tiers de nos lecteurs ou pas loin. Les kiosques numériques comme Cafeyn, c’est devenu un passage obligé parce que nous, on a beaucoup de lecteurs et lectrices qui y ont recours. »

« Je préfère que les gens aillent acheter nos magazines chez le marchand de presse, plutôt qu’en s’abonnant parce que c’est ce qui permet de soutenir le réseau. Et si demain les marchands de presse tombent, on tombera tous. »

« Le fait d’avoir une rédaction unique, ça nous aide énormément parce qu’on peut arrêter un titre du jour au lendemain. C’est pas grave, il n’y a pas de casse sociale. »

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