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L’Afrique connectée n’est plus un rêve futuriste, c’est une réalité de chaque instant dans les rues des grandes villes du continent. Retour sur quelques constats faits la semaine dernière à Abidjan.

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Avant-propos: Posons d’emblée les choses: l’Afrique n’est pas un pays. Autrement dit, le continent n’est pas homogène dans son évolution. Abidjan, dont je vais parler, n’est pas Niamey ou Bangui. Et les villes ne sont pas les villages de brousse. Ceci posé, dans les grandes villes du continent, les choses bougent vite.

Je commence à écrire ce post depuis un VTC (véhicule de transport avec chauffeur) avec wifi qui circule dans les rues d’Abidjan. Uber n’est pas encore arrivé en Afrique, mais ses clones sont déjà là accessibles via une application ou par téléphone mobile. Il faut dire qu’il y a plus de cartes SIM en circulation dans le pays que d’habitants comptabilisés au dernier recensement en Côte d’Ivoire. Au terme d’une semaine passée à Abidjan à l’occasion de l’Africa Web Festival, quelques données méritent d’être partagées.

Tous les Ivoiriens ne sont pas encore équipés de smartphones. Mais les ventes de nouveaux combinés sur le continent sont désormais en majorité des ventes de smartphone. L’arrivée progressive de la 4G crée une motivation supplémentaire pour s’équiper d’autant que les fabricants chinois proposent des modèles de smartphone à partir de 50 euros environ. Aujourd’hui, ce sont 9 millions d’Ivoiriens qui ont accès à internet contre 200 000 en 2011, selon le ministre ivoirien du numérique.

Qu’on soit équipé d’un téléphone « intelligent » ou d’un modèle « stupide » (dumb phone, comme disent les anglophones), tout le monde a accès au transfert d’argent via mobile (mobile money). Pour ne parler que de la Côte d’Ivoire, 8 millions de personnes sur une population de 20 millions règlent leurs achats ou transfèrent de l’argent en utilisant les services de l’un des trois opérateurs (Orange, MTN, Moov). Chaque jour, ce sont environ 17 millions de francs CFA (environ 26 000 euros) qui sont échangés de cette manière permettant du même coup l’accès à des services bancaires pour des populations qui n’avaient jamais poussé la porte d’une agence bancaire.

Les services de e-commerce s’affichent en 4×3 le long des avenues d’Abidjan. Même l’absence d’adresse précise dans les rues ne semble pas un obstacle incontournable. On se donne rendez-vous avec le livreur sur le parking de la station Shell et la livraison peu s’effectuer.

Le numérique devra être mis à contribution pour répondre aux nombreux défis qui se présentent. En Côte d’Ivoire, on compte 80 000 étudiants dans l’enseignement supérieur et 100 000 nouveaux bacheliers se pressent à l’entrée de l’université chaque année. Le défi d’une formation supérieure pour tous ne pourra être relevé qu’en créant une université virtuelle (qui a déjà sa page Facebook), estime le ministre ivoirien du numérique.

Des besoins immenses, une jeunesse qui pousse, une avancée à marche rapide vers le numérique, la Côte d’Ivoire, à l’image d’autres pays du continent, semble décidée à raccrocher les wagons de la nouvelle révolution.

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