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Photo: CC Korean Resource Center/FlickR

Le journalisme participatif reste une idée neuve. Certes, les dispositifs participatifs se sont multipliés depuis cette époque pas si lointaine (2007) où naissaient par exemple Rue89 et l’Atelier des médias. A l’époque, on nous regardait d’un air torve, nous les journalistes qui pensions qu’il y avait des informations, une énergie à capter auprès de nos audiences en vue de créer des dispositifs plus fluides et plus riches. Six ans plus tard, les appels à l’audience se sont multipliés mais la logique d’une info participative continue de susciter des moues dubitatives chez beaucoup de journalistes. C’est en ayant cela en tête que j’ai découvert dans Le Monde l’interview de Françoise Barré-Sinoussi(co-découvreuse du virus du sida et prix Nobel de médecine). Rien à voir me direz-vous ? Et bien si. Médecins et journalistes sont appelés à entrer dans une autre relation avec ceux pour lesquels ils disent travaillent (et dans le cas du sida, internet n’y est pour rien —au début en tout cas).

Cette histoire est le plus bel exemple de ce que l’on appelle la recherche translationnelle : toute la recherche est là pour aboutir à des outils applicables au diagnostic, au traitement et à la prévention pour les personnes affectées par la maladie. Cet esprit a été présent depuis le début avec le VIH. Nous avons été confrontés à une période dramatique où les personnes infectées tombaient comme des mouches. D’habitude, les chercheurs en laboratoire, comme moi, ne sont pas en contact avec les malades. Là, des liens et des histoires se sont noués. Cela nous a fait nous remettre en question. Le contact permanent avec les représentants des patients et la société civile a fait évoluer les priorités des programmes de recherche. Je ne pourrais plus me passer de ce contact aujourd’hui.

Dans le cas des chercheurs/médecins, comme dans le cas des journalistes, c’est la place des professionnels et celle des bénéficiaires de leurs compétences qui est fondamentalement modifiée. Et l’exemple donné par Françoise Barré-Sinoussi me laisse penser qu’internet ne fait que donner ds outils et des moyens à un mouvement plus profond et plus vaste. Sur cette question je recommande également la lecture de cet article de Claire Wehrung du Social media club-France qui résume la table-ronde organisée sur le sujet du web participatif.

SMC France – Social Media Club France | Blog | Web participatif : entre mythe et réalitéWeb 2.0, web social, web communautaire, web participatif, médias participatifs, réseaux sociaux… l’inflation de terminologies qui accompagne la création des plates-formes internet depuis les années 2000 entretient l’idée d’une révolution technologique mais surtout sociale. A tort ou à raison ? Qui dit « médias asociaux » dit « médias asociaux » ?

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