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Au coeur de la crise que traverse Le Monde, il y a certes avant tout le risque pour les personnels (et notamment la société des rédacteurs) de perdre leurs derniers pouvoirs de contrôle sur la vie du titre, mais il y a aussi le positionnement du site web par rapport au titre papier.

Les questions sont de deux ordres:

  • la filiale qui édite le site web paye-t-elle la marque « Le Monde » à son juste prix?
  • est-il légitime que les deux rédactions soient distinctes et géographiquement éloignées?

Sur ce dernier point, il est particulièrement intéressant de lire l’interview accordée par Bruno Patino (vice-président démissionnaire du groupe Le Monde et président (démissionnaire?) de la filiale Le Monde interactif), il y a quelques semaines à Editors weblog (c’est en anglais et titré:“Integration and non-integration are just transitory stages”).

Au moment où la bataille fait rage, Patino développe quelques vrais arguments contre l’idée d’une fusion rapide des deux rédactions:

  • d’ici deux ans, la question integration ou non-integration des rédactions sera dépassée, ce sont des stades transitoires
  • d’ici trois ans, il existera des jobs qui s’exerceront sur une seule plateforme (papier, web, radio ou télé) tandis que d’autres seront multi-plateforme.

Et de remarquer que

  • la déclinaison d’une info pour une plateforme est tardive dans une rédaction intégrée alors que le traitement initial de l’info est instrinsèquement lié au média qui va la diffuser
  • le tempo des différents médias n’est pas le même

En résumé, les rédactions intégrées reproduisent le taylorisme du 20e siècle, assure Patino.

Arguments de circonstance pour justifier la séparation des deux rédactions? Pas seulement. Qu’en pensez-vous?

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